Tu es arrivé porté par le vent de la guerre comme à l’annonce d’une tourmente. J’ai ressenti, je l’avoue, une crainte sourde. Je savais que cela pouvait m’être fatal mais sans le savoir je t'avais déjà ouvert la porte. Désormais, à la lueur vacillante de ta Lumière, je marcherai jusqu’au dernier de mes pas, qu’importe si mon champs de vision se résumera à celui du cheval de traie orné de ses œillères. Je ne veux voir que toi, rien que toi . Et lorsque mes larmes couleront, mon cœur hémophile suppliera que tu le transfuses ; fusera de tes veines le chaud liquide qui inondera mon corps et lui rendra vie, ma peau redeviendra rosée et ses terminaisons nerveuses sensibles, elle réclamera tes caresses les plus ardentes, les plus violentes, les plus douces. Jusqu’où irons-nous ? Sur quelle planète atterrirons-nous ? C’est avec toi que je veux partir, ma mémoire a déjà sortie sa valise poussiéreuse. Sourde à tout son autre que ceux de ta voix, aveugle à toute image autre que celle de ton visage, je veux tracer ma route et non plus la tailler.