Louve couchée sur le flanc, je suis. Agonisante, se poissant dans son sang, écoutant la vie quitter à petits flots son corps et qui dans un dernier soubresaut te regarde en t’implorant un dernier sourire, un autre regard, moins animal, moins carnassier, un regard plus doux, plus humain, un regard aimant tout « bêtement »… Peut-être qu’elle se relèverait la louve, qu’elle trouverait le courage de braver une fois de plus la vie, de lui faire un autre pied de nez, peut-être qu’elle tenterait d’empêcher le fatal épanchement. Elle ne sait qu’une chose c’est que dans la solitude des grandes étendues sibériennes elle ne survit au froid que par la passion qui la couve, sa vie n’est liée qu’à ce seul attachement parce qu’elle ne voudra jamais plus d’aucun autre grognement à ses côtés . Et que si tu la quittes, le Loup, elle mourra d’hypothermie, son cœur , pris dans la glace, fera cesser toute agitation de globules. Et à son dernier spasme, elle hurlera une dernière fois pour toi, tu entendras du fond de la nuit le déchirement de sa vie et sans doute comprendras-tu la démesure de son amour pour toi.