Je descends au fond du trou, là ou ne règne aucune forme de vie, où le vide est vide. Je descends, j’entame la descente et quand je touche le fond, l'anesthésie opère, y a plus rien, je ne suis plus rien, je suis le néant, je ne sens plus rien, plus de douleur, plus de souffrance, plus d’espoir, le rien, le vide si familier, si rassurant. Ma seule lumière c’est le regard de mes enfants, un regard où les infinis sont vertigineux... Ô mes petites créatures si aimantes et si aimées… que le vide vous épargne…. qu’il ne vous aspire jamais dans sa spirale. Vous proteger coûte que coûte de mes démons et des impostures de la vie, préservez le plus longtemps possible ce qui fait votre force: votre innocence…. Je ne suis pas digne de partager… on ne partage pas ses névroses, on se les garde, par humanité, on vit seule par honnêteté. Enfant à 7 ans en sortant de l’école j’ai pris le chemin opposé de la maison, je voulais déjà partir, ne plus subir….Je pue. Je suis nauséabonde, je suis à éviter, ne vous approchez pas, je suis à vomir.