J’ai peur que tu partes en claquant la porte de cette histoire dans un fracas de tous les diables.
J’ai peur que tu me quittes sur la pointe des pieds comme on quitte un bal lassant pour n’avoir à se confondre en de plates excuses.
J’ai peur que tu désertes par lâcheté, peur que tu fuis par paresse.
J’ai peur que tu imagines l’Ailleurs comme un monde meilleur.
J’ai peur des femmes qui deviennent des créatures infâmes capables de détruire mon bonheur, de déchirer mon cœur.
J’ai peur que face à mon étrangeté, à mon anachronisme tu considères que finalement le simple est plus vivable.
J’ai peur de te devenir indifférente.
J’ai peur de ne plus t’inspirer, peur d’une éventuelle nausée.
Peur que tu me regardes comme le marin regarde un cachalot échoué sur la plage, avec un mélange de pitié et de répugnance.