J’espère grand-père que tu es tout là-haut main dans la main avec grand-mère, que tu nous regarde avec indulgence, aies pitié de nos impatiences nous qui n’avons pas su compter avec toi les derniers grains de sable de ta clepsydre. Grand-père, homme fort d’un autre siècle, pardonne mon égoïsme d’enfant et pardonne leur mauvaise haleine. Quelque part avec ton départ c’est un peu de moi qui vieillit, aujourd’hui je suis un peu plus courbée et lorsque j’aurai atteint la courbure normale qui paradoxalement nous rapproche plus du ciel que de la terre je repenserai à toi et j’espère qu’un de mes fils aura un peu de ta ressemblance, histoire que rien ne meurt, que le flambeau continue. Ô doux souvenirs de l’enfance crucifiés, tu ressemblais à une mère poule qui me veillait à distance, merci de m’avoir offert le meilleur de mes jours. Con tutto il mio amore...