Je suis l’éternelle absente, celle qui manque toujours à l’appel, jamais là ou on l’attend. Je suis l’agiteuse de pulpe, l’agité du bocal, celle qui entraîne au plus haut du plus haut et débaroule au plus bas du plus bas. Je suis l’intempérance, le mot de trop, l’impossible sérénité tant et tant convoitée ; je suis l’ivresse et le rouge pourpre de la colère, la néfaste puissance de la rage, je suis l’incapacité de me taire et la lente et difficile digestion du bovin. Je mastique lentement, péniblement, longtemps, je rumine implacablement jusqu’à l’explosion, les étoiles, les flammes de l’enfer. Je peste, ronchonne, fulmine, jure, je suis le recul en retard, la patience trop tard, la tempérance plus tard. Combien de ruines embrumées ai-je découvert après mes pétaradantes fulminances …