Un soir de plus qui tombait sur ses années, un soir de plus où elle ne ferait que le triste bilan de sa creuse journée. Elle regardait les lumières de la ville, ces lumières qui la fascinaient tant et puis la vie des autres derrière sa fenêtre. Elle enviait leurs pulsations, leurs mouvements : les cuisines semblaient chaudes et parfumées, les salons ouatés par les ombres des télévisions, elle entendait des sonneries de téléphone, des éclats de rire et parfois de colère, des chahuts, des enfants, des mamans, des papas… Les images devenaient moins nettes, embrouillées, elle fermait les yeux, il ne fallait pas qu’elle regarde parce que le gouffre de sa solitude semblait à chaque fois vouloir l’engloutir davantage…